Les jeunes poètes de Sanaa

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La poésie est très importante dans la culture yéménite. Elle est déclamée à l’occasion de fêtes et fait même l’objet de nombreux concours. La poésie est une tradition dont ils sont fiers, transmise notamment à travers la nouvelle génération.

Les poèmes de Farah et Abdo ont été écrits en français dans le cadre d’un atelier de poésie que j’ai animé au Centre Culturel Français de Sanaa en 2010. Les participants étaient des étudiants en langue française, soit au Département des Langues de l’Université de Sanaa, soit simplement élèves des cours de langue du Centre Culturel Français.

L’expression était libre sans contrainte d’écriture, l’atelier était mixte. L’engouement des jeunes Yéménites pour l’atelier et leurs productions écrites furent impressionnantes. Leur travail montre le haut niveau de créativité de ces jeunes et leur désir de s’ouvrir aux autres.

Le poème d’Abdo, Yémen, a été publié une première fois sur le site web  de l’hebdomadaire français Le Point, dans la rubrique « Poète toi-même ».

Abdo Qassem

Aden

La jolie qui m’a donné la mort deux fois :
Une fois quand je l’aimais,
Et m’a accroché en collier sur sa poitrine
Elle était mon abri et mon espoir
L’autre quand la barbare l’a voilée
A brûlé les arbres
Confisqué la mer
Et détruit chaque chose
Aden
Si  je suis mort maintenant
Je ne peux embrasser  tes dômes et tes dunes
Je ne peux sécher tes larmes
Je ne peux consoler ta douleur
Je ne peux arrêter d’embrasser ta douceur
MAIS
Je peux te rencontrer au Paradis
Là, tous savent que tu seras la Femme, la Mariée de la Mer.

***

Yémen

On va réveiller la nymphe endormie dans les étoiles
On va chanter la chanson du matin
La montagne, l’abeille et le monde, tous viennent de se lever
Le soleil a fondu la peau de l’éclipse
Tu ne sens pas les larmes de l’été ?
Tu n’écoutes pas l’euphorie de la mer ?
Tu ne regardes pas l’espoir dans les yeux des enfants ?
La nuit, les nuages semblent extraordinaires
Yémen
Lève-toi !
Lève-toi éternellement !
Tu es la mémoire de mon enfance,
Tu es le symbole de l’innocence.

***

Farah Al Mouayad

Il n’existe pas d’endroit aussi joli que celui là
Entre le vert des arbres et le bleu de la mer
Mon pays, c’est un beau pays !
Ecoutez les étoiles qui chantent une chanson qui se nomme le Yémen
Sans plus de pauvreté
Sans plus de terrorisme
A haute voix on va chanter ensemble pour le Yémen
Nul n’ose arrêter la chanson du Yémen
A nos yeux le Yémen est l’être le plus cher
Au fond de la mer d’Aden on trouve l’amour
Au sommet des montagnes de Sana’a on trouve aussi l’amour
Depuis longtemps l’amour se trouve sur toutes les terres du Yémen
Ensemble on vit et on meurt pour le Yémen
Ni plus ni moins

***

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